mardi 30 juillet 2013

[Sans-Intérêt] Discussion de famille

Après ces deux articles qui ont eu un certain succès chacun, grâce à la magie du partage sur l'internet (Mar_lard qui partage l'article sur le sexisme, l'équipe de l'Apéro qui fait de même avec l'interview, etc.), je vais devoir retomber dans des articles plus maussades, avec peut-être moins d'intérêt pour vous. 


Je veux tenter d'écrire sur ce qu'il m'arrive dans la vie. J'avais penser à un blog-vidéo pour faire ça, mais il est beaucoup plus facile de passer pour un débile devant une caméra qu'à l'écrit.

Pour commencer mes récits, je vais vous parler d'une discussion légèrement animée.

Jeanne avait besoin des talents de mes grands-parents en terme de couture, pour fabriquer la clé maîtresse de son costume qu'elle veut mettre lors de la Japan Expo : Une cape bien spécifique et difficile à réaliser. 

Pour cela, nous sommes allés directement chez eux, dans l'Oise. Ce n'est pas bien loin, même pas une heure de RER. Comme d'habitude, j'ai ma veste customisé (légèrement à ce moment là), mais toujours mon foulard noir autour du coup, avec un badge blanc où se loge une étoile noir. Ceux qui en connaissent la signification comprendront.

Ma grand-mère nous a préparé une petit repas sympathique, on discute avec le journal télé en fond sonore. Je ne sais plus très bien comment on en est arrivé à parler de ça, mais le sujet du meurtre de Clément Méric est venu sur le tapis.

Je ne sais pas si vous avez fait l'expérience de discuter de ça, directement, avec quelqu'un de droite. Je peux vous dire que c'est difficile pour les nerfs, surtout quand il s'agit d'une personne de votre famille proche, car faut les contenir.

 Par contre, Jeanne, n'avait pas ce paramètre familiale. Du coup, elle a commencé à s'énerver un peu, à perdre son sang froid.

Vous connaissez sûrement l'effet boule de neige ? Et bien c'est un peu ce qu'il s'est passé. Mon grand-père s'est énervé, j'ai commencé à hausser la voix. Et ma gentille mamie ne disait pas un mot, elle ne préférait pas s'en mêler. Ça se comprends.

Il y a des phrases, parfois, qui ne passent vraiment pas et qui font juste un gros blanc dans une discussion, avant que ça reparte de plus belle.

"Ce n'est pas extrémiste de voter extrême droite." nous a-t-il dit tout à coup.


On ne savait pas comment régir à une phrase de ce genre. Alors, j'ai simplement dit "C'est dans le nom, papy. Voter EXTRÊME droite, c'est être EXTRÉMISTE.".

"Une fois, aux élections municipales, j'ai voté extrême droite pour montrer mon désaccord avec ce qu'il se passait." nous répond-t-il. "Pourtant je ne suis pas d'extrême droite."

"C'est ça, être extrémiste : réagir à l'extrême quand quelque chose ne nous plaît pas. Tu t'es comporté en extrémiste à ce moment là, ce qui montre que tu as une certaine appartenance à leur milieu."

S'il n'était pas mon grand-père et qu'il n'était pas là dès que je peux avoir besoin de lui, je pense que je le détesterais : Il est contre le mariage homosexuel, il est de droite (voir d'extrême droite), il est légèrement raciste (même s'il ne le montre pas vraiment, ça se ressent en arrière fond de ce qu'il peut dire à des moments).

C'est exactement le genre de personne que je ne peux pas supporter normalement. Le genre de personne qui pourrait défiler avec les partisans de La Manif Pour Tous (mais qui ne l'a pas fait).

Pas facile de se dire ça, à propos d'un parent qu'on a toujours aimé. Et ce ne fut pas ma seule déception familiale de ce genre : mon oncle, par alliance (ou presque), qui est raciste. J'aurais presque pu m'en douter, vu qu'il vient des profondeurs du Nord-Pas-de-Calais.

Roh ! Ça va ! Humour. Tous les habitants du Nord-Pas-de-Calais ne sont pas racistes.
Y'en a d'autres qui sont cons.

Après, on s'étonne que je ne vienne plus aux repas de famille. Au bout d'un moment, quand ma mère me rappelle, à chaque fois que je dois aller à un repas, qu'il ne faut pas que je dise que j'étais dans les manifestations antifa, ou encore dans des manifs pour le mariage homosexuel, c'est qu'il y a un problème.

Cet article ressemble plus à une sorte de confession de ce que je vis. J'ai conscience que ce n'est pas bien intéressant pour vous. D'ailleurs, la plupart ne doit plus me lire à ce stade du récit. Un blog n'est-il pas aussi pour ça ? Non ? J'en sais rien.

4 commentaires:

  1. Je ressens ça aussi avec ma famille, dans une moindre mesure. C'est difficile d'avoir des conflits d'opinions aussi forts avec des personnes aussi proches. C'est difficile quand on ne trouve pas dans sa famille le soutien que l'on cherche. Parce que même s'il y a des choses que l'on ne supporte chez pas chez eux, on les aime quand même, et ils nous aiment aussi, et c'est très douloureux.

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    1. Tout d'abord, merci à toi pour ce premier commentaire.
      Sinon, heureusement pour moi, mes parents et mon frère ont des idées qui rejoignent les miennes, ce qui est tout de même pratique. Mais, oui, le reste est assez douloureux à vivre.
      (Ça me stresse, je suis sûr de connaitre ton pseudo... Qui es-tu ?)

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  2. J'ai plus souvent été choquée par la partie de ma famille qui vote à gauche pour ma part (mais les autres, n'ayant pas de contacts avec eux, la dimension sentimentale n'entre pas en compte).
    D'un côté comme de l'autre mon frère et moi passont pour de gros idéalistes, alors le ton monte, et à force c'est fatigant... et certains propos passent d'autant moins bien.

    "S'il n'était pas mon grand-père et qu'il n'était pas là dès que je peux avoir besoin de lui, je pense que je le détesterais"
    Enormément de gens doivent se reconnaitre dans cette phrase en tout cas !

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    1. Merci pour le commentaire, ça me fait plaisir. :)
      Pourquoi es-tu choqué par ta famille de gauche ?
      Idéalistes ? Vous croyez en quoi ?

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