vendredi 23 août 2013

Voyages sur la Petite Ceinture - Partie I : Un petit coup d'oeil.

<!> Ceci est, bien entendu, un récit fictif et les photographies proviennent de divers sites, ou ont été réalisé (et mise en scène) dans des lieux où l'accès n'est pas interdit. Les graffitis ne sont, bien sur, pas dessiné par nos soins. <!>

Mon sac est prêt : 3 lampes frontales, une gourde d'eau, sacoche avec un appareil photo argentique.
Nous sommes, pour le premier voyage, que trois à partir. Les autres ne sont pas disponibles ou ne répondent carrément pas. Tant pis.

Clément est en retard (pour changer). En l'attendant, avec Oriana, nous sommes allés faire du repérage en l'attendant, dans le parc des Buttes-Chaumont. Je n'y étais jamais allé, c'est sympa comme endroit. Nous avons trouvé où c'était au moment où Clément est arrivé. Petit aller-retour pour le récupérer au métro.

Pour atteindre les rails, nous devons passer par dessus des grillages, maintenant écrasés et découpés. En quelques secondes, nous passons d'un univers à un autre, magique. Avant, dans un parc comme un autre et maintenant, une sorte d'endroit où la nature a reprit ces droits, un réel décors post-apocalyptique.


Je suis aux anges. Dans Paris, les claques visuelles me sont rare, je l'avoue. J'ai un peu de mal à m'extasier devant un immeuble de banlieue ou devant un bâtiment gouvernemental.

Il y a des graffitis un peu partout, divers déchets jonchent le sol : Debris de bières, vieux paquets de gâteau, filtres de cigarette, livre pornographique, vieux vélos rouillés et légèrement cassés, etc. Mais malgré tout cela, la nature est là pour reprendre le lieu et le nettoyer, en quelque sorte.




Une lampe frontale par personne, nous sommes parés pour entrer dans ce tunnel qui s'annonce assez long à traverser.

Dès le début du tunnel, nous rencontrons un jeune homme de 17 ans s’appelant Côme. Étrange prénom, original. Il s'était installé là pour passer le temps, il est venu avec son vélo, il s'apprêtait à se rouler une clope en écoutant de la musique quand nous sommes arrivés à son niveau. Tout de suite, nous l'invitons à voyager avec nous sur la Petite Ceinture, ce qu'il accepte volontiers sans même prendre le temps d'y réfléchir.

Ici, il fait frais, c'est agréable. Des bruits viennent à nos oreilles. Des gratouillis, des couinements, des clapotis.

Je ne perds pas beaucoup de temps pour sortir ma bombe de peinture bleue, la seule que j'ai et que j'ai pu acheter pour seulement 3 euros dans un Leader Price. Ça suffira largement pour ne faire que de simples tags.

Oriana fait la même chose que moi, sauf qu'elle a prit soin de prendre plus qu'une bombe bas de gamme, elle a tout un attirail.



Une fois terminé, nous continuons notre chemin vers le petit point de lumière au fond de ce tunnel intensément sombre. Nous en sortons au bout d'une vingtaine de minutes, et pour faire cela, nous escaladons une grille barrant le tunnel dans toute sa largeur.

Heureusement pour nous, des gens ont fabriqués une sorte d'échelle grâce à deux barrières de chantier fixées ensemble. Astucieux.


En sortant, nous observons de nouveau un endroit magnifique, plein de verdure, au milieu de divers bâtiments neufs et/ou civilisés.





On ne sait pas bien où est-ce qu'on est exactement dans Paris. On demande à des gosses qui jouent de l'autre côté de la grille, je ne me souviens même pas de ce qu'ils nous ont répondu. Du coup, on se pose quelques minutes, le temps de fumer la trouvaille de Clément. Il a de la chance parfois, ce p'tit.


Pour entrer dans ce nouveau tunnel, on doit également traverser une grille, exactement la même que tout à l'heure. Sauf que celle-ci n'a pas d'échelle improvisé, mais juste un endroit creusé aménagé avec une plaque de métal afin de se glisser en dessous de cet obstacle.

A la différence du tunnel précédent, on ne voit pas le fond de celui-ci, ce doit être parce qu'il tourne un peu plus loin, on ne voit pas grand chose. On ressort donc les lampes torches et c'est parti. Cet endroit est beaucoup plus sale que l'autre, on dirait la déchetterie de la PC, une odeur nauséabonde englobe le lieu. Ça s'amenuise avec le temps.

Et je pense comprendre pourquoi, après le tournant que j'avais deviné plus tôt, en plus de voir le fond du tunnel, nous remarquons plusieurs points de lumière sur les côtés. Ce sont de relais avec la rue, une échelle mène à une bouche. Côme y monte sans même réfléchir.

En haut, il s'amuse à passer sa main à travers les barreaux en criant "A L'AIDE !" aux passants qui n'ont pas l'air de s’intéresser à lui. Ou alors, il n'y a personne. Au choix.


On reprend notre chemin, il n'y a pas grand chose de nouveau, comme dans l'autre tunnel, il y a énormément de graffitis, de taule rouillé et éparpillé, des objets incongrus, etc.



Il est un peu moins long à traverser, ce tunnel. C'est cool. Mais le mieux, c'est qu'il n'y a pas une autre grille pour nous empêcher de circuler librement.

En sortant, nous tombons sur un endroit incroyable, il a l'air d'y avoir des squats un peu partout, c'est une gare désaffectée. Des gens sont là en train de discuter, assis sur un bord de quai.



Le soleil ne va pas rester longtemps, les cordes tombent au bout de quelques minutes. Nous nous réfugions sous le pont juste à la sortie du tunnel. Nous en profitons pour faire quelques photos.



La pluie terminée, notre marche reprend. Celles des autres "citoyens de la Petite Ceinture", comme il est écrit sur un mur, reprend également. Des jeunes apparaissent, de derrière un grillage, armés de quelques packs de bière. 

On les salue avec, en prime, un sourire mais sans nous attarder plus que ça sur leur sujet.

Sur le côté, des tentes placées à l'improviste forment un camp, il y a de la vie. En face, un aménagement qui a valu mon admiration : Un petit jardin et, surtout, un écran de cinéma. Oui, un écran de cinéma, "Le Cinéma de la Muse", sans doute tagué par les occupants du lieu. J'adore le concept, c'est juste beau de voir ce que des personnes peuvent créer en groupe avec un rien.


Après cet étape, nous tombons sur une autre gare désaffectée totalement taguée, à coté d'un pont. C'est juste beau. Mais au lieu de décrire, je vous montre plutôt.


 
Le suite n'est qu'un long chemin de fer parsemé d'herbes, d'arbres, de murets en ruines et de tag. Nous avons beaucoup marché pour trouver une sortie. A vrai dire, nous n'en cherchions pas spécialement, nous voulions juste savoir jusqu'où nous pourrions aller.

Nous sommes passés par dessous un immense boulevard, je ne sais pas bien où nous étions, mais ça n'a pas d'importance.

 
La fin du périple se fait sentir quand une grille immense nous barre complètement la route. Aucune moyen de la passer. Tant pis. Des sans abris habitent à côté de cette grille, sous un pont, ils nous saluent au passage.



Pour sortir, nous utilisons une échelle toute bête, puis escaladons un muret. Nous arrivons directement devant un tramway, que nous prenons. On se dit qu'il faudra refaire ça. On se dit qu'il faudrait même faire ça de nuit et prévoir un barbecue.

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